Origine et histoire de la Basilique Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception
La basilique Notre‑Dame‑de‑l'Immaculée‑Conception, située dans l'enceinte des remparts de la vieille ville de Boulogne‑sur‑Mer, a été classée au titre des monuments historiques en 1982. Elle succède à l'ancienne cathédrale Notre‑Dame, siège d'un évêché de 1566 à 1801, et constitue un important lieu de pèlerinage et de visite, connu pour son dôme dominant la ville et pour sa vaste crypte. La tradition rapporte l'arrivée, en 633, d'une nacelle contenant une statue miraculeuse de la Vierge à l'Enfant ; une chapelle fut alors élevée sur l'emplacement d'un ancien temple romain, à l'origine du culte marial. En 1090 le sanctuaire primitif fut remplacé par une abbaye : Sainte Ide fit édifier une église en pierre et une crypte romane qui contribuèrent à faire de Boulogne un centre de pèlerinage fréquenté par rois et fidèles. Aux XIIIe et XIVe siècles l'édifice fut transformé en style gothique et doté d'un cloître ; en 1308 y fut célébré le mariage d'Édouard II et d'Isabelle de France. Le clocher s'effondra en 1367, le portail fut refait en 1378 et la flèche reconstruite en 1390. La chapelle Notre‑Dame s'effondra lors des attaques du milieu du XVIe siècle et les guerres de Religion entraînèrent de nouvelles dégradations. Après la destruction de Thérouanne en 1553, le siège épiscopal fut transféré à Boulogne, conférant à l'église le statut de cathédrale jusqu'à la suppression du diocèse à la Révolution. La statue de Notre‑Dame, retrouvée en 1607 après des profanations, fut retaillée puis remise en place lors de la rénovation de 1630 ; la même période vit la pose de verrières de Jean Meurin d'après Jean Lelleu. Louis XIV offrit en 1666 un jubé attribué au sculpteur Le Cavalier Bernin, et de 1771 à 1784 dix‑sept chapelles furent édifiées selon les plans de Giraud Sannier, avec lambris sculptés par Harrewyn dit Beausoleil. Pendant la Révolution la cathédrale fut vendue, la relique du culte largement détruite en 1793 et l'édifice finalement démoli en 1798 ; deux fragments de la relique ont été conservés. En 1820 l'abbé Benoît‑Agathon Haffreingue racheta les ruines et, à partir de 1827, entreprit une reconstruction néoclassique dont le projet, mené par lui‑même, est marqué par un très haut dôme. La construction progresse au XIXe siècle : murs du dôme et chapelles dès 1829, nef en 1839, collatéraux en 1840 et dôme achevé en 1863 ; la nouvelle cathédrale fut consacrée en 1866 et élevée au rang de basilique mineure en 1879. La décoration et les fresques des chapelles furent réalisées entre 1863 et 1883, le tympan sculpté par Constant Laurent en 1884, et le couronnement solennel de Notre‑Dame autorisé par le pape Léon XIII en 1885. La voûte de la nef s'effondra en 1921 et fut reconstruite vers 1926 ; une chapelle nord et une sacristie furent édifiées dans l'entre‑deux‑guerres. En 1938 la basilique accueillit le congrès marial national qui rassembla plus de 200 000 personnes. L'orgue a connu plusieurs avatars : instrument Merklin de 1860, grand orgue de 1897, dommages en 1944, puis un nouvel orgue construit par Schwenkedel en 1974–1975 et étendu par Aubertin en 1992. La basilique possède une sonnerie de huit cloches fondues par la fonderie Guillaume d'Angers au XIXe siècle formant une gamme en do majeur ; les beffrois et la sonnerie ont été démontés en 2001 puis remontés en 2007. La crypte, l'une des plus vastes de France, mesure 128 mètres sur 42 ; redécouverte lors des travaux de reconstruction, elle conserve des vestiges du IIIe siècle, une salle romane du XIe siècle, des éléments gothiques des XIIe et XIVe siècles et un important trésor d'art sacré, dont le reliquaire du Saint Sang offert en 1308 par Philippe IV le Bel. Après plusieurs mois de restauration la crypte a rouvert en 2015 et a accueilli son 100 000e visiteur en 2017. Parmi les œuvres et éléments remarquables figurent des fragments lapidaires, des chapiteaux romans, une galerie de sculptures des XIIe‑XIIIe siècles, le maître‑autel offert par les princes Torlonia, plusieurs tableaux et sculptures, et la présence provisoire du corps de José de San Martín dans la crypte entre 1850 et 1861.